Album de la journée
La minute coup de cœur
La Camargue ceinte par les bras du fleuve Rhône ne se laisse pas dompter. Elle se rebelle, le traverse et s'étale jusqu'au Grau du Roi pour devenir la Petite Camargue.
Aujourd'hui est l'avant-dernière étape (24km) de l'itinérance qui se déroulera intégralement sur ce merveilleux territoire de notre beau pays.
Alors rendant hommage à ces éléments naturels qui nous ont apporté richesse et prospérité et qui bercent nos rêves depuis toujours. Un hommage à travers la lecture de ce très beau poème de Jean Aicard.
Extraits du Poème du Rhône
Fleuve superbe ! il court, et se jouant des lieues
Il atteint, lui qui sort des Alpes au cœur pur,
La Méditerranée aux grandes ondes bleues,
Et né dans la blancheur il finit dans l'azur.
Tu fais germer des bourgs, croître des capitales :
Voici Lyon, Valence et la brune Avignon,
Dont les filles gaîment, sur tes rives natales,
Peuvent mêler le pampre aux nœuds de leur chignon.
Car, pour mieux nous porter la joie et l'espérance,
Tu fais verdir les ceps sur les coteaux penchants,
Tu donnes de ta force à nos bons vins de France,
Et tu fais naître ainsi des amours et des chants.
Et tu passes, heurtant l'arche du pont qui bouge,
Et l'on a peur de toi, tant, furieux et prompt,
Aveuglément, comme un taureau qui voit du rouge,
Sur les digues des quais tu vas donnant du front.
Sans pouvoir t'indigner le mistral te devance.
Ah ! tu voudrais marcher toujours plus lentement !
Et même, pour mieux voir le ciel de la Provence,
Tu voudrais un seul jour n'être qu'un lac dormant.
Mais tu n'es pas un lac, tu t'appelles le Rhône !
Prouve donc, si tu peux, tes puissantes amours ;
Assez d'alluvions roulent dans ton eau jaune
Pour te faire un obstacle et prolonger ton cours.
Arrange-toi ! - C'est fait ! Le Rhône a fait une île,
Il l'étreint à deux bras, la pousse au gouffre amer :
C'est la Camargue. Elle est immense, elle est fertile,
Et toujours grandissante elle éloigne la mer.
Et maintenant là-bas jusqu'aux grèves marines,
Les chevaux, en Camargue, ardents, libres de mors,
Sauvages, secouant à grand bruit leurs narines,
Hésitent, effrayés, à boire sur tes bords.
Et t'écoutant de loin, du fond des marais mornes,
Les noirs taureaux, tes fils, des flammes en leur œil,
Droits parmi les joncs verts moins aigus que leurs cornes,
Reconnaissant leur père, en mugissent d'orgueil.
Un peu de poésie dans ce monde de brute, ça fait du bien. Mais où sont passés nos deux ambassadeurs ?
Le compte rendu
Le départ à l'office de tourisme se fait avec les associations Les Randonneurs du Pays d'Arles, de Gérard Draa et son épouse.
Passage rapide devant l'hôtel Dieu qui eut comme client un certain Van Gogh (vu l'orthographe, certainement un hollandais, de passage chez nous comme beaucoup d'autres)
Le GR42 emprunte en bonne partie la voie de chemin de fer désaffectée allant à St Gilles. Le parcours bien ombragé rend supportable les températures élevées de cette journée.
La digue trace son chemin au milieu d'étangs et de rizières. D'après la légende, les taureaux seraient ailés...
Après avoir traversé le Rhône ce matin, c'est autour du Petit Rhône d'être franchi pour entrer en Petite Camargue.
Mais tout n'est pas petit en ce monde, car Grande belle et sympathique fut la réception à la maison du tourisme de St Gilles, où nos randonneurs furent reçus par Nicole et Hervé Roussinet, l'adjoint aux sports Alex Dumagel.
A présent laissons se reposer nos deux amis, car demain sera une belle et grande étape de 32km.